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Arts plastiques
L’artiste Hamid Sebaâ revendique la paternité d’une création
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25/03/07
Arts plastiques
L’artiste Hamid Sebaâ revendique la paternité d’une création
«L'idée n'est pas au ciel de l'abstraction, mais plutôt elle monte des terres et des travaux», écrivait Emile Alain Chartier. Une citation on ne peut plus vraie dans la mesure où l'idée met en évidence le projet qu'on mature.
C'est ce que vient de nous démontrer l'artiste sculpteur Hamid Sebaâ, ce natif de Khenchela, qui a eu l'ingénieuse idée de rendre accessible à un non-voyant une œuvre accrochée sur une cimaise de galerie. Certes, on peut palper le bas-relief d'une œuvre sculpturale, mais il n'est pas aisé de saisir le sujet ou la thématique. Par un heureux concours de circonstances, Hamid a réussi, grâce à sa petite invention, à donner cette faculté d'interpréter, du moins à faire lire l'œuvre par les non-voyants : accompagner chacune des réalisations plastiques par le braille.
Ce qui donne au handicapé visuel la possibilité de percevoir autrement l'œuvre, de mieux l'approcher, mieux la ressentir. Chez Hamid Sebaâ, l'œuvre réside dans l'idée qu'il vient de matérialiser pour le compte des non-voyants.
Le procédé a germé, il y a une dizaine d'années, avant d'être mis au point. «L'idée m'est venue lorsque j'étais, par hasard, dans un atelier pour non-voyants (…). J'aperçus un aveugle qui avait du mal à retrouver un outil qui venait de lui glisser entre les mains (…).
Une scène qui m'a motivé à faire quelque chose pour cette frange de handicapés visuels», explique-t-il. Après avoir exercé la sculpture, Hamid décide de prendre part à une exposition organisée le 7 décem-bre 2006, lors de laquelle il présenta une collection de bas-reliefs, reproduisant des tours, des scènes de vie, des instruments et autres objets domestiques, que les non-voyants ont énormément appréciés au point de lui commander quelques œu-vres.
Son génie fut médiatisé et on lui conseilla de protéger son invention au niveau de l'ONDA duquel il se rapprocha. Mais, contre toute attente, il apprit que l'artiste algérien d'origine syrienne, Saâd Chawki, revendique également le 5 février 2007, sur les plateaux de l'Entv, la paternité de la création.
Ce que conteste énergiquement Hamid Sebaâ, dont «l'idée du braille sur le support créatif est de sa propre émanation», dira-t-il sans ambages.
Hacène K.